A propos de...

Certains travaillent du chapeau. Moi, je travaille du… papier ! Avant, je les écrivais. Mais ça, c’était avant. Avant la lassitude des mots et de la remise de copie. Depuis, j’ai décidé de m’exprimer autrement. Auto-didacte, tout m’intéresse, dans le travail du papier : sa fabrication, son assemblage, sa transformation, sa teinture, sa décoration, son modelage, son alliance avec d’autres matériaux… A ce jour, j’ai tâté de l’assemblage de washi (papier traditionnel japonais) sous forme de luminaires notamment. De la transformation du papier - au moyen de mes cyanotypes sur washi – sans compter la fabrication de papier artisanal, à partir des végétaux de mon jardin.

Car l’autre élément qui me fascine et m’apporte joie et sérénité, c’est mon jardin. Y cultiver plantes potagères, arbres fruitiers et fleurs à profusion me rend très heureuse. Désormais, je ne peux plus passer devant une plante sans me demander si je vais la manger, l’infuser, lui prendre son empreinte ou en faire… du papier ! Je suis émerveillée par tout ce que les plantes peuvent nous apporter et souhaite insuffler cet émerveillement dans mes créations, partageant ainsi un peu du bonheur quotidien qu’elles m’octroient.

Le washi
Il s’agit du papier artisanal japonais, fabriqué à partir de fibres de mûrier. On en apprécie les fibres longues, parfois apparentes dans la trame de la feuille. Il est à la fois beau, fin et solide et se prête autant aux travaux de reliure, qu’à la gravure, la fabrication de luminaires, etc. Son procédé de fabrication remonte au VIIème siècle. Il est protégé et encadré. En France, on le trouve chez une poignée de revendeurs, qui en propose en teintes naturelles, unies ou sérigraphées.

Le papier artisanal
Je fabrique du papier artisanal à TRES petite échelle, pour l’utiliser dans certaines de mes compositions. Pour ce faire, je mélange les végétaux de mon jardin à de la pâte de lin.

Cyanotype

Le cyanotype a ceci de magique qu’il permet de prendre une photo, sans appareil  ! Il s’agit de l’un des trois plus vieux procédés de fixation durable d’une image sur un support tangible. Inventé en 1842 par John Herschel, scientifique anglais, il suit de trois années la présentation officielle du daguerréotype à l’académie des sciences.

Pour obtenir une image, on mélange deux réactifs à part égale : du ferricyanure de potassium et du citrate d’ammonium ferrique. Puis, hop ! on les expose aux rayons du soleil et leur association produit toujours un joli bleu de Prusse : le cyan. On obtient des empreintes et des photos en apposant des objets ou des négatifs sur la surface enduite de réactifs.

Adopté à la fin du XIXème par les botanistes et notamment Ana Atkins, qui a réalisé un herbier très renommé, le cyanotype est ensuite tombé en désuétude. Puis, il y a quelques années, une Américaine du nom de Krista McCurdy a bouleversé la méthodologie en inventant le « wet cyan », un procédé grâce auquel on compose de magnifiques tableaux aux effets souvent surréalistes.

Je pratique la méthode classique du cyanotype, tout comme celle du « wet cyan ». J’utilise des végétaux, car l’univers très poétique qu’ils composent incitent à la rêverie. Et je ne m’interdis en rien d’explorer d’autres supports que le papier…